Contenants réalisés à partir de végétaux laqués, invitant à consommer le contenu…
Questionner, sourcer les matériaux issus de la nature: un travail de recherches sémantiques et plastiques qui émane la pratique du glanage, de la cueillette sauvage.
Extraire de ces déambulations des graines, feuilles, tiges, racines que je vais transformer, valoriser par la laque végétale et le textile.
Mettre en parallèle l’enveloppe, le récipient contenant les graines, la récolte.
Vent des récoltes est né de la théorie féministe développée par Elizabeth Fisher, puis par Ursula K. Le Guin: «La théorie du panier de l’évolution humaine». Celle-ci situe la force du développement humain non pas dans la chasse, mais dans la capacité à ramasser, à collecter, à contenir, à conserver, à partager, et ce grâce à des contenants, sacs, paniers ou toutes sortes de poches.
Par la pratique des cueillettes sauvages, la question de la préservation des espèces et du respect des écosystèmes est inhérente à mon travail. J’appréhende leurs transformations à travers leurs caractéristiques et leurs propriétés, en mettant en place des protocoles, que l’on pourrait nommer : rituels sensibles.
La part du tissage : dans mon travail, le tissage intervient comme pour magnifier la matière, créer des rythmes. Un textile est un contenant, un outil de portage. Par cette approche, les matériaux induisent la forme des objets.
«Pour créer un objet, il nous faut immanquablement des fils de chaîne et des fils de trame, comme pour un métier à tisser. Les fils de chaîne arrivent du passé, jusque vers le futur. Ses extrémités s’enracinent dans la nature, sous la terre. Les fils de trame traversent notre présent, autrement dit, ils traversent les attentes du moment.» Akito Akagi, maître de laque, extrait de sentir, Ryoko Sekiguchi